Située à quelques pas de Loudun, la ville de Richelieu peut faire partie d'une petite "expédition" hors de la Residence Melusina, de quelques heures à une demie journée, et même faire partie d’un petit circuit de visites en région. L'architecture et son urbanisme lié en a inspiré plus d'un architecte, et même à l'étranger (exemple : New York). Et ce mythe rémanent, sans cesse réinventé, (aujourd’hui encore avec les « smart cities ») de la citée idéale vous entrainera certainement à la visite de ces « riches lieux »… La grande curiosité réside également dans le difficile passé qui a agité la vie de ces deux villes que sont Loudun et Richelieu. C’est sous le « règne » de cet ecclésiastique que fut rasé la forteresse de Loudun. Et l’on raconte que ces pierres furent utilisées pour la construction de la ville de Richelieu. C’est aussi ce cardinal tout puissant qui participa à la fin tragique du prêtre Urbain Grandier. Et vous pouvez également visiter non loin de Loudun un endroit où il a demeuré, le Château de Coussay. Pourquoi avoir choisi ce lieu pour y bâtir une ville ? On pourrait envisager la même question lorsque que M. Monory, maire de Loudun, choisit un champ de maïs pour y construire le Parc du Futuroscope… Comme on l’entend dire, il est des raisons que la raison ignore. Il en est de même des similitudes de destinées entre les deux villes. D’une gloire économique fugace, à la désuétude. Actuellement, comme beaucoup de petites villes françaises, mais aussi d’ailleurs, le commerce de proximité a de grandes difficultés. Heureusement, des plans d’actions ont été mis en place. Les commerces traditionnels ont laissé place aux artisans d’art, avec l’opération « Richelais des Arts » initiée par Hervé Novelli (qui hasard des choses avait créé le plan FISAC pour la sauvegarde des commerces de proximité). C’est donc une balade riche d’émotions qui vous est proposé avec la découverte de créateurs de qualité dans une ville étonnante par son environnement patrimonial. Historique En 1631, Louis XIII, en même temps qu'il fit à son ministre, le Cardinal de Richelieu, la faveur d'ériger sa seigneurie en duché-pairie, lui donna l'autorisation de construire : « un bourg clos de murailles et de fossés et de bâtir une halle ». Il y établit quatre foires annuelles et deux marchés par semaine et déchargea les habitants de toutes tailles et impositions quelconques. En 1634, pour augmenter l'importance de la ville, le Cardinal y transféra le grenier à sel de Loudun. La ville, comme le château, a été construite suivant les plans de Jacques Lemercier. Ce sont les frères de Jacques Lemercier, Pierre puis Nicolas, qui dirigèrent les travaux. Les Lemercier eurent sous leurs ordres d'autres architectes, des maîtres maçons, des entrepreneurs de bâtiments, des tailleurs de pierres, des paveurs, des menuisiers du Roi, des maîtres charpentiers, des maîtres couvreurs, des maîtres plombiers, des maîtres vitriers, des maîtres serruriers. Venus de Paris, pour la plupart, certains se fixèrent dans le pays et y firent souche. Autour d'eux travaillèrent près de 2 000 ouvriers sur les chantiers. La construction de la ville commencée en 1631 fut à peu près terminée en 1642, mais la réalisation ne se fit pas sans peine. Des étangs entouraient le château et des marais occupaient l'emplacement de la ville, parmi les manoeuvres qui firent les terrassements, beaucoup tombèrent malades. La mauvaise qualité de l'eau des puits posait également des problèmes. On fit venir des sourciers et on amena l'eau d'une source distante de 4 km pour alimenter le château et la ville. La source fut assez importante pour suffire aux besoins des habitants jusqu'en 1965. LA VILLE La cité se présente sous la forme d'un vaste quadrilatère d'environ 700 m sur 500 m, entouré de murailles flanquées de douves et auquel on accède par trois portes monumentales, la quatrième étant une fausse porte. La Grande Rue est orientée nord-sud, avec à chaque extrémité une grande place carrée. Quatre grandes maisons se trouvent dans l'axe près des portes sur les places ont été construits des pavillons plus petits. La Grande Rue est accompagnée de part et d'autre par deux rues parallèles, toutes trois coupées en leur milieu par un axe perpendiculaire : la Rue Traversière. Sur la place Nord, étaient situés l'Académie et les Couvents, sur la place Sud, l'église, les halles et le Palais de justice (maintenant hôtel de ville et musée). LES HALLES Les halles, terminées en 1638, possèdent une très belle charpente en bois de châtaignier et de chêne, très peu restaurée. L'EGLISE Elle fut construite par Pierre Lemercier. Elle était à peu près achevée lorsqu'il mourut en 1638. Il fut inhumé sous l'autel de la Charité (actuellement autel de la Vierge) et son portrait, longtemps conservé à la sacristie, se trouve maintenant au musée. Dédiée à Notre-Dame de l'Assomption, elle est de style baroque. Sur la façade, quatre grandes niches abritent les statues des quatre évangélistes. L'église comporte une nef de quatre travées entre deux bas-côtés, un transept et un choeur de deux travées, flanqué de deux chapelles et surmonté de deux clochers. La nef, le choeur et les croisillons sont couverts de voûtes d'arêtes bien appareillées. Les arcs doubleaux sont décorés de rosaces. Le carré du transept est couvert d'une voûte à quatre compartiments encadrant un large cartouche carré. Le transept se termine par deux autels sur chevets plats. Un retable du XVIIe siècle à quatre colonnes de marbre occupe le fond de l'abside. Le tableau représentant l'Assomption est de Nicolet (XVIIIe siècle). L'autel en marbre blanc est du XIXe siècle. Dans les deux chapelles latérales on peut admirer les plafonds sculptés de têtes d'anges reliées par des guirlandes de fleurs et de fruits. Dans la chapelle Saint Vincent de Paul, remarquer le retable du XVIe siècle représentant l'Annonciation et la Visitation. La Pietà est du XVe siècle. L'église abrite aussi un lutrin et des torchères du XVIIe siècle. Les orgues romantiques datent de 1853. Une crypte où ont été inhumés plusieurs gouverneurs du château se trouve sous le choeur mais l'entrée en est condamnée. La sacristie a conservé ses boiseries du XVIIe siècle. D'un côté, des armoires verticales surmontées de panneaux sculptés. En face, de petites armoires carrées pivotantes, décorées de pointes de diamants et de soleils. Au chevet de l'église se trouve un cloître faisant partie des bâtiments de l'ancienne cure où Saint Vincent de Paul séjourna souvent entre 1638 et 1660. C'est de la Mission fondée par lui en 1638 à Richelieu que partirent plus tard les premiers Lazaristes pour évangéliser Madagascar. LA GRANDE RUE Large de 12 m, elle est bordée de 28 hôtels particuliers. Le Cardinal avait exigé que tous les hôtels soient bâtis sur le même plan. D'après les devis, la façade sur rue devait avoir 20 m de longueur et l'immeuble 8,50 m de profondeur. Chaque hôtel comprenait un passage donnant sur une cour de 16 m de long dans laquelle se trouvait un puits. Cette cour, bordée d'écuries, devait ouvrir sur un jardin de 56 m de profondeur. A l'intérieur du logis, à côté du passage, devait se trouver une grande salle avec cheminée, de l'autre côté du passage, une cuisine avec cave et office et lieux communs ainsi qu'un escalier qui serait de pierre jusqu'au premier, puis de bois du premier étage jusqu'au grenier. Au premier étage il devait y avoir deux chambres à cheminée accompagnées chacune d'une garde-robe et au-dessus des chambres et garde-robes serait un galetas. Il était précisé que la maçonnerie devait être faite en bon mortier de chaux et de sable et que les manteaux de cheminées devaient être en pierre de taille. Ces hôtels coûtaient à l'époque 10 000 livres tournois, ce qui était cher. Le Cardinal donnait le terrain, les propriétaires s'engageant, par contrat, à y construire à leurs frais une maison conforme au plan imposé. Les conditions de paiement étaient bien précisées : 60 % du prix devait être versé immédiatement et 40 % lorsque la construction serait à hauteur d'entablement. Malgré les avantages concédés, le Cardinal dut faire pression sur ses amis et ses obligés, les acquéreurs se faisant rares. Aussi, à la mort du Cardinal, la plupart des propriétaires s'empressèrent de revendre leur hôtel. Les intérieurs ne furent pas terminés et la ville elle-même ne le fut pas exactement selon les plan initiaux. Certains propriétaires sont connus, ainsi : - Le 5 appartenait à Duret, seigneur de Chevry, intendant et Contrôleur Général des Finances, Président à la Chambre des Comptes. Il devint Maître des Requêtes et Intendant des Finances en Guyenne. Parent de Maiherbe, il avait été collaborateur de Sully, ministre du roi Henri IV. - Le 6 appartenait à Léon Bouthillier, Secrétaire d'Etat. Son grand-père avait été clerc de François de la Porte, avocat au Parlement, père de Suzanne de la Porte, mère du Cardinal. La cour de cet hôtel est restée à peu près dans son état primitif. - Le 10 appartenait à Aguesseau, Sieur de Lormaison, Maître de la Garde-Robe de la Reine et Receveur Général du Clergé, cousin de Marie Rabutin, future Marquise de Sévigné. - Le 7 appartenait à Particelli, seigneur d' Hémery, Intendant et Contrôleur Général des Finances. Sa mère, Marie Colbert, était la tante de Colbert, qui sera ministre sous Louis XIV. Inscriptions intéressantes sous le porche. - Le 16 appartenait à Séguier, Garde des Sceaux, qui fit construire son hôtel par Barbet, entrepreneur de la ville. Séguier fut l'un des fondateurs de l'Académie Française. Charles Lebrun a laissé de lui un célèbre portrait d'apparat qui se trouve au musée du Louvre. - Le 18 Rue Traversière (face au n°16) appartenait à Citois, originaire de Poitiers. Il était médecin du roi et du Cardinal de Richelieu. - Le 20 appartenait à Arnoul de Nouveau, Grand Maître des Courriers et Surintendant Général de Postes, chevaux de louage et chevaucheurs des Ecuries de France. - Le 17 était l'hôtel du Sénéchal, Antoine Citois, frère du médecin. LA PLACE DES RELIGIEUSES En 1638, les halles et l'église étant terminées, le Cardinal demanda à Saint Vincent de Paul d'installer une mission et des religieuses - les Filles de la Charité - pour enseigner les jeunes filles de la région et soigner les malades. Le Couvent occupait l'espace compris entre le pont ouest de la ville (route de la Gare) et la Porte de Chinon. En 1640, le Cardinal exposa au roi Louis XIII son désir de créer à Richelieu « un Collège Royal où serait donné l'enseignement de la langue française et de toutes les sciences en la même langue... » « Il arrive que les difficultés qu'il faut surmonter et le long temps qui s'emploient pour les langues mortes rebutent les jeunes gens.» LE CHATEAU DE RICHELIEU C'est au XVe s. que la famille du Plessis s'établit à Richelieu à la suite du mariage de Geoffroy du Plessis avec Perrine de Clérambault, fille du Seigneur de Richelieu. Le domaine, alors, n'était pas très important. Armand Jean du Plessis de Richelieu né en 1585, passa à Richelieu toute son enfance. Nommé évêque en 1606, ii devint Cardinal en 1622 et ministre principal du roi Louis XIII en 1624. En 1625, ii demanda à Jacques Lemercier, architecte du roi, de construire, à la place de la gentilhommière de son père, un vaste château digne de sa nouvelle fortune. Les travaux commencèrent aussitôt. A peu près terminé en 1642, année de la mort du Cardinal, le château, par les magnifiques oeuvres d'art qu'il contenait, était réputé l'un des plus beaux d'Europe. Des personnages illustres le visitèrent, Louis XIV y vint à deux reprises en 1650 et en 1660, La Fontaine en 1663, et Voltaire en 1719. Lors de la Révolution, l'arrière-petit neveu du Cardinal, devenu propriétaire, émigra et ses biens furent confisqués, les oeuvres d'art que contenait le château attribuées à des musées ou vendues. En 1805, le domaine, qui avait été restitué en fort mauvais état aux héritiers de Richelieu, fut mis en vente et morcelé. Le château, acheté par un marchand de biens fut démoli et les matériaux vendus. Odet-Armand de Jumiihac, duc de Richelieu, en devint propriétaire et reconstitua en partie le domaine. En 1930, Armand Marquis de Jumilhac duc de Richelieu, n'ayant pas d'héritier, en fit don à l'université de Paris en souvenir du Cardinal, Proviseur et rénovateur de la Sorbonne. Le domaine, d'une superficie de 480 hectares, est entouré de 7 km de murs. Il possède 4 km de canaux, il est exploité en cultures diverses dont 300 hectares de bois. Du magnifique château édifié par le cardinal de Richelieu subsistent seulement le Dôme (un pavillon des cornmuns), les Caves, l'Orangerie, les douves, les canaux et l'hémicycle d'entrée avec les pavillons, route de Châtellerault. Une roseraie occupe l'emplacement du corps principal du château. Le parc bien entretenu est ouvert aux visiteurs. HISTORIQUE PARC C’est au XVe siècle que la famille du Plessis s’établit à Richelieu. Le domaine, alors, n’était pas très important. Né en 1585, Armand Jean du Plessis, futur Cardinal de Richelieu, passera là toute son enfance. Devenu premier ministre de Louis XII, il demanda à Jacques Lemercier, architecte du Roi, de construire un très vaste château et une petite cité sur son domaine qu’il avait considérablement agrandi. Sa mort, en 1642, ne lui laissa pas l’occasion de profiter des beautés de son château à peu près terminé, qui, par les magnifiques œuvres d’art qu’il contenait, était l’un des plus beaux d’Europe. L’arrière petit-neveu du Cardinal émigra lors de la Révolution, ses biens furent confisqués et les œuvres d’art que contenait le château furent vendues ou attribuées à des musées. En 1805, le domaine, fort endommagé, fut racheté par un marchand de biens qui démolit le château pour en vendre les matériaux. Seuls le ”Dôme”, l’Orangerie et l’entrée monumentale échappèrent au massacre. En 1877, le domaine fut reconstitué par Monsieur Michel Heine, banquier à Paris, dont la fille avait épousé le descendant de Richelieu. En 1930, Armand, marquis de Jumilhac, duc de Richelieu, n’ayant pas d’héritier, légua le domaine à l’Université de Paris, en souvenir du Cardinal, Proviseur et Rénovateur de la Sorbonne. Du magnifique château édifié par le Cardinal de Richelieu, subsistent seulement un pavillon des communs : le Dôme (dans lequel est installé un musée), l’Orangerie, les Caves et l’hémicycle d’entrée avec ses pavillons. Une roseraie occupe l’emplacement du corps principal du château. LE PAYS DE RICHELIEU