A l’époque glorieuse du chemin de fer de la « grande dame » (c’est ainsi que l’on appelait la société des chemins de fer qui deviendra SNCF), le Loudunais se trouvait fort bien irrigué en lignes desservant le local mais aussi, au travers et en lien avec certaines d’entre elles, les grandes villes de l’hexagone.
Le trafic voyageurs a permit à nombre de loudunais de découvrir autre chose que le village d’à côté le jour de la Saint Michel, trouver conjoint en dehors de son village, aller chercher du travail autre que « biner les topines » et là ou il y en avait.
Pour ceux qui commerçaient, disposer du train permettait d’aller proposer ses marchandises dans d’autres lieux sans devoir forcément disposer d’une charrette manuelle (appelée « marengot » en Loudunais), ou hippomobile. Quant aux producteurs, ils trouvèrent là un moyen plus rapide d’acheminer leurs produits vers le ventre de Paris. Et ce fut ainsi la fin du grand projet du « canal de la Dive », qui serait aujourd’hui salué pour sa douce empreinte écologique.
Certaines de ces lignes connurent un grand succès avant et pendant l’avènement des congés payés. Notamment celle des Sables (Sables d’Olonne) qui permettait de faire un aller et retour dans la journée pour un bain de mer… (Cette possibilité a été remise au goût du jour : voir notre article dans les « Echappées Belles« .). Elle offrait aussi aux loudunais la possibilité de déguster des sardines fraîches, avec même la création d’une profession à part entière : la sardinière. Tandis que la morue demeura très populaire jusque dans les années 1960. On pouvait la fumer dans la cheminée, mais on la trouvait aussi sous forme de grands beignets délicieux bien que très salés…
Avant la deuxième guerre mondiale et un peu après, la ligne des Sables disposait de wagons à l’ancienne. On entrait dans des compartiments par une porte extérieure.
Mais le règne de l’automobile allait mettre fin à tout ce contexte.
La liaison continua à se faire entre Tours et Loudun, le train étant remplacé par un autorail. Puis par un mix autorail et autobus.
Certaines gares et PN (Passage à Niveau dans la langue cheminots) furent mises en vente et trouvèrent acquéreur.
Certains même, comme cet anglais travaillant dans le métro de Londres, réalisera son rêve de posséder ainsi une gare.
La gare de Loudun est aujourd’hui occupée par des associations locales. Il y a quelques années, fut organisé la reconstitution historique de l’arrivée des Mosellans lors de la dernière guerre mondiale.
Ci-après, des infos collectionnées par des passionnés pour… les passionnés!
Le chemin de fer à Loudun et en Loudunais au début du XXe siècle
Trois lignes traversent la ville
– Ligne de Tours aux Sables, inaugurée en 1873
– Ligne de Poitiers à Saumur, ouverte en 1874
– Ligne de Châtellerault, depuis 1886
La ligne des Sables
Trajet et gares de Tours à Loudun
Tours – Joué-lez-Tours – Ballan – Druye – Vallères – Azay-le-Rideau – Rivarennes – Saint-Benoît – Huismes – Chinon – Beuxes – Basses-Sammarçoles – Loudun
Pour l’histoire de cette ligne ferroviaire, consultez ce site
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Ligne de Châtellerault
Cette ancienne ligne à voie unique de 67 km qui avait son origine côté Sud en gare de Chatellerault a été mise en service par la compagnie du PO (Paris-Orléans) en plusieurs étapes:
– section Châtellerault – La Roche-Posay – Launay (43 km): le 2 février 1891
– section Launay – Tournon-Saint-Martin – Le Blanc (24 km): le 16 mai 1886
En gare de Launay elle retrouvait la ligne en provenance de Port-de-Piles
Fermeture au service voyageurs:
– section Chatellerault – La Roche-Posay – Launay: le 15 mai 1939
– section Launay – Tournon-Saint-Martin – Le Blanc: le 27 juin 1940
en même temps que la ligne Port-de-Piles – Le-Grand-Pressigny – Launay
Au départ de Chatellerault elle desservait: Targé (+ 6 km) Senillé (+ 9 km) Leigné-les-Bois (+ 17 km) Pleumartin (+ 23 km) La Roche-Posay (+ 32 km) Yzeures/Creuse (+ 37 km) Launay (+ 43 km) Tournon-Saint-Martin (+ 46 km) Lurais (+ 54 km) Fongombault (+ 58 km) Pouligny-Saint-Pierre (+ 62 km) et Le Blanc
Ligne Loudun à Montreuil-Bellay
Cette ancienne ligne de 20 km a été mise en service le 14 mai 1874 par la compagnie du PO (Paris – Orléans)
Elle cessera toutes activités voyageurs le 15 mai 1939
Au départ de Loudun elle desservait:
Les Trois-Moutiers, Saint-Léger-de-Montbrillais, La Motte-Bourbon et Montreuil-Bellay
A Loudun elle était en contact:
– avec l’ancienne ligne Chinon – Beuxes – Loudun – Arcay – Thouars
– avec l’ancienne ligne Loudun – Mont/Guesnes – Châtellerault
A Montreuil-Bellay elle était en contact:
– avec la ligne actuelle à voie unique Saumur – Montreuil-Bellay – Thouars
– avec l’ancienne ligne Montreuil-Bellay – Angers
– avec l’ancienne ligne à voie métrique Montreuil-Bellay – Bressuire
exploitée par les TDS (compagnie des tramways des Deux-Sèvres)
Ligne Chinon à Thouars
Cette ancienne ligne de 49 km a été mise en service par la compagnie des chemins de fer de Vendée en deux étapes:
– section Chinon – Beuxes – Loudun (23 km): en 1872
– section Loudun – Arcay – Thouars (26 km): le 22 octobre 1882
En 1968 la desserte voyageurs était assurée par 4 à 5 autorails quotidiens dans chaque sens
Elle cessera toutes activités voyageurs le 31 mai 1970
C’est une des nombreuses sections de la ligne:
Tours – Chinon – Thouars – Bressuire – La Roche/Yon – Les Sables d’Olonne
Au départ de Chinon elle desservait:
Beuxes, Basses-Sammarçolles, Loudun, Arcay, Pas-de-Jeu, Orbé et Thouars
Ligne d’Arcay (Loudun) à Neuville-de-Poitou
Cette ancienne ligne à voie unique de 45 km a été mise en service par la compagnie de l’Etat le 16 mai 1874 en même temps que l’ancienne ligne Neuville-de-Poitou – Migné-les-Lourdines – Poitiers
Fermeture au service voyageurs: le 15 mai 1939
Les trains effectuaient une relation directe Loudun – Neuville-de-Poitou – Poitiers et retour
De Loudun à Arcay (8 km) la ligne était en tronc commun avec celle de Thouars
Au départ de Loudun les trains desservaient:
Arcay (+ 8 km) Mortaize (+ 14 km) Moncontour-du-Poitou (+ 19 km)
Frontenay/Dive (+ 26 km) Saint-Jean-de-Sauves (+ 30 km) Mirebeau-en-Poitou (+ 38 km)
Noiron (+ 44 km) Ville-Mal-Nommée (+ 49 km) Neuville-de-Poitou (+ 53 km)
Avanton-Panché (+ 57 km) Migné-les-Lourdines (+ 60 km) Grand-Pont (+ 64 km) Poitiers (+ 70 km)
A propos de la ligne Loudun – Châtellerault
La ligne est inaugurée le 19 septembre 1863.
Le service voyageur est arrêté le 15 mai 1939. Il reprend partiellement durant la Seconde Guerre mondiale mais est limité à la gare de Châtellerault-Châteauneuf (le pont sur la Vienne ayant été détruit) pour ensuite être définitivement arrêté au service d’été 1946. Le pont sur la Vienne est reconstruit en 1955 ce qui permet la reprise d’une exploitation marchandise sur toute la ligne.
La section entre Lencloître et Châtellerault-Châteauneuf est fermée le 26 septembre 1980. La section Lencloître – Le Bouchet est fermée le 1er juin 1987. Sur la section restante Loudun-Le Bouchet, un trafic marchandises a subsisté jusqu’en 2010 avant son interruption suite au mauvais état de l’infrastructure. Depuis cette section a le statut de ligne non exploitée et n’est plus entretenue. (doc. wikipedia)
En vous promenant sur La Ligne Verte, vous pouvez découvrir nombre d’informations et anecdotes concernant cette ligne ferroviaire.
Anecdote
Ma mère racontait avoir pris plusieurs fois cette ligne. Dans une gare du trajet (dont j’ai oublié le nom) le chef de gare invitait les passagers à venir se détendre au café. Le manège dura un moment jusqu’à ce que l’on s’aperçoive que celui-ci touchait une petite commission sur les consommations.