Connaissez-vous quel est le saint patron des bouchers ?
Ceux qui ont entendu cette comptine enfantine, largement diffusée en décembre, le devineront directement.
Pas encore trouvé ? Alors, voici la réponse : il s’agit de Saint-Nicolas.
Et si vous ne vous remémorez pas cette comptine faisant partie de toutes celles plus ou moins sordides destinées à “rendre les enfants sages et dociles”, là voici :
Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
S’en vont un soir chez le boucher
– Boucher, voudrais-tu nous loger ?
– Entrez, entrez petits enfants
Y a de la place assurément
Ils n’étaient pas sitôt entrés
Que le boucher les a tués
Les a coupés en petits morceaux
Mis au saloir comme pourceaux
Sans l’intervention miraculeuse de Saint-Nicolas (*) qui les a ressuscités, personne n’aurait su ce qu’ils étaient devenus.
On constatera avec amusement que chaque métier du commerce a ses ombres et lumières.
Redoutables bouchers qui au XIVe siècle, conduits par leur chef Simon Caboche, terrorisent les Parisiens afin d’obtenir cause à leurs doléances. Comment convaincre que l’on est débonnaire quand on passe ses journées dans des besognes sanglantes : trancher, découper, “escorcher” !
Heureusement nos bouchers de Loudun sont des plus pacifiques. Que ce soit sous les Halles ou dans la bonne ville de Loudun, ils sont là pour vous fournir avec le sourire et en “causettes”, en bons produits, et encore mieux, vous donner conseils et idées pour réussir vos repas familiaux ou de fête.
Pour connaître les boucheries proches de la Résidence Mélusina, consultez le Guide pratique.
Outre, autrefois, les marchés traditionnels aux bestiaux, comme celui des veaux place Porte de Chinon, la ville de Loudun comptait de nombreuses boucheries. Certaines se concentraient dans une seule rue (la rue des Boucheries ! la bien nommée par exemple). Dans les boucheries chevalines, activité commerciale aujourd’hui disparue, on pouvait aussi y trouver de la charcuterie à base d’ânes, dont les fameux saucissons.
Les visites guidées de la ville de Loudun ne manquent certes pas de vous faire remarquer quelques curiosités survivances d’un passé lointain.
C’est le cas d’un étal de boucher visible dans la rue proche de la place Shippagan. Une simple dalle de pierre sur laquelle on « étalait » les carcasses à vendre.
Il faut alors bien comprendre combien était différente la boutique du commerçant de l’époque.
Avant que ne s’installent les « marchands et autres boutiquiers », le lieu de vente n’était autre qu’un simple « ouvroir » constitué de deux parties. L’une s’abaissant et qui constituait « l’étalage », l’autre se relevant qui formera ce que l’on appellera « l’auvent ».
A côté de cet assemblage se plaçait une porte, généralement basse, qui donnait accès au réduit dans lequel se tenait et offisait parfois le marchand. Bien rares, sinon inexistantes, étaient les configurations permettant au client de pénétrer dans cet espace. Par tous les temps, le client se tenait devant l’étalage, choisissant patiemment les produits qu’il désirait acheter, et naturellement s’adonnait à la pratique courante de discussion des prix.
(*) Saint-Nicolas cumule les mandats : il est aussi le saint patron des épiciers, marchands de vin, drapiers, poissonniers et… apothicaires.